Orientations générales
Selon les éléments réunis jusqu’au 19 mai, l’Indicateur Conjoncturel Régional Industries & Services-Iéseg a continué de plafonner en avril. L’activité industrielle a marqué une pause tandis que les perspectives des chefs d’entreprise demeuraient toujours très optimistes. Les échanges ont enregistré des évolutions plus contrastées alors que la consommation des ménages s’est affaiblie sous l’effet du repli des immatriculations d’automobiles neuves. Le sous-indicateur de l’emploi a marqué un nouveau coup d’arrêt dans son amélioration.
Source : Industries & Services – Iéseg
Activité
Les rubriques abordées se réfèrent désormais à la nouvelle nomenclature d’activités (NAF révision 2).
Industries agroalimentaires : La production régionale a repris sa progression. La demande a été plus soutenue, permettant d’améliorer les plans de charge, tandis que les stocks ont été maintenus proches des niveaux souhaités. Les perspectives restent optimistes. Conformément aux prévisions, l’activité de la transformation et de la conservation de la viande a augmenté ses cadences, tendance qui devrait encore se renforcer dans les prochaines semaines. Dans l’industrie laitière, les capacités techniques ont été davantage sollicitées, tandis que dans la transformation et la conservation du poisson, en dépit de carnets toujours insuffisants, les pronostics sont à la hausse.
Biens d’équipement professionnel : L’activité a fléchi en avril en raison de la fabrication d’équipements électriques. Celle-ci a observé un fort recul de la demande étrangère. Mais les carnets demeurent bien garnis et devraient conduire, à court terme, à une nette amélioration de la production. La stabilité a prévalu dans la fabrication de machines et équipements mécaniques. Mais, ici encore, des plans de charge très confortables permettent d’envisager un rebond à brève échéance.
Matériel de transport : Le fléchissement annoncé des cadences dans la construction automobile s’est effectivement produit. La demande a fléchi et a entamé la consistance des carnets de commandes. Mais le niveau des stocks est devenu très insuffisant. Dès lors, une augmentation de la production est annoncée en vue de les reconstituer. Dans le même temps, l’activité des équipementiers s’est stabilisée. Les flux des prises d’ordres n’augmentent plus et les industriels devraient réduire leur production dans les prochaines semaines. Enfin, la production de matériel ferroviaire a été légèrement renforcée, ce mouvement devant encore se prolonger au cours du mois de mai.
Source : Industries & Services – Iéseg
Autres produits industriels : L’activité a peu évolué au cours du mois, mais les orientations sont restées divergentes selon les secteurs. La hausse s’est prolongée dans le textile-habillement, la chimie de base et la métallurgie. En revanche, les autres compartiments enregistrent un tassement, notamment dans l’industrie des papiers et cartons. L’augmentation du coût des matières premières est répercutée la plupart du temps sur le prix des produits finis, ce qui permet de préserver les marges. Dans l’ensemble, bien qu’en léger retrait par rapport au mois précédent, les plans de charge sont estimés satisfaisants et les stocks correspondent aux besoins. Un redémarrage de l’activité est généralement anticipé dans les prochaines semaines.
Construction : Selon les statistiques ministérielles (Sit@del2), les autorisations de bâtir de nouveaux logements ont poursuivi leur progression en mars à un an d’intervalle dans le Nord-Pas de Calais : +5,7% contre -5,8% en France métropolitaine, conduisant à des évolutions annuelles cumulées avril 2010-mars 2011 respectivement de +11,9% et de +16,4%. Les mises en chantier ont cependant baissé dans la région : -19,8% contre -7,5% en France, soit, en année mobile, +7,1% et +12,4%, le Nord-Pas de Calais n’opérant pas de rattrapage. Dans la construction neuve non résidentielle, l’accroissement des superficies de locaux autorisées se prolonge, avec +43,1%, soit -6,9% en année mobile (contre, respectivement +6,2% et +4,8% en France métropolitaine). Mais les mises en chantier régionales demeurent toujours en baisse : -20,6% sur le mois et -4,7% en année mobile, (contre -15,7% et -9,8% en France métropolitaine).
Source : Industries & Services – Iéseg
Services aux entreprises : L’activité a marqué une pause en avril. Alors que celle des agences de travail temporaire est demeurée très active et que l’expansion du secteur de l’informatique et de la communication s’est poursuivie, les "services juridiques, comptables, conseil, architecture, ingénierie, contrôle et analyse technique" peinent à se maintenir sur leurs niveaux antérieurs. Néanmoins, la concrétisation de nouveaux contrats permet d’y envisager une légère hausse comme dans les deux autres secteurs.
Consommation
La consommation régionale des ménages en produits industriels s’est inscrite en repli par rapport à février-mars. Cette évolution est surtout à imputer au repli des immatriculations d’automobiles neuves, conséquence de la fin de la prime à la casse.
Source : Industries & Services – Iéseg
Dans le commerce de détail, les transactions en volume ont progressé dans les rayons du textile-habillement, et des cuirs-chaussures, conséquence de conditions climatiques favorables. Elles se sont maintenues pour les appareils électroménagers et les articles de bricolage. Elles ont fléchi dans le compartiment des meubles, de la quincaillerie et, surtout, de l’électronique grand public, après l’essor du mois précédent. Le volume du chiffre d’affaires de la Vente à Distance – dont le marché est national – a augmenté de +3,6% à un an d’intervalle et de +3,4% sur le mois pour l’ensemble des articles. Pour le seul compartiment textile-habillement, les évolutions ont été respectivement de +1,1% et de +2,1%.
Échanges
En avril, le volume total des expéditions de marchandises au départ de Dunkerque a encore enregistré une croissance soutenue (+47% à un an d’intervalle). Elle s’explique toujours par la poursuite des prélèvements sur les stocks d’hydrocarbures, avec une hausse des sorties totales de vracs liquides de +246%. Pour leur part, les sorties de vracs solides ont progressé de +147% grâce aux céréales, aux charbons à destination de la Tamise, et à des transbordements de minerais. L’ensemble des exportations de "marchandises diverses", seule composante du trafic qui participe désormais à l’élaboration de l’Indicateur Conjoncturel Régional, n’a pas varié sur un an. On note cependant de fortes divergences selon les segments : -10% en ce qui concerne le trafic roulier et celui des conteneurs, mais +63% pour le fret conventionnel, en raison principalement des aciers et des tubes.
Source : Industries & Services – Iéseg
Connues partiellement jusqu’à avril, les livraisons de gazole, utilisées comme indicateur de l’évolution du trafic routier de marchandises ont légèrement baissé à un an d’intervalle. L’enquête de conjoncture du Secrétariat Régional de la Banque de France portant sur ce même mois auprès des entreprises de transports et d’entreposage confirme ce constat de stabilité du volume des prestations dans le secteur. La demande étant davantage présente, un accroissement modeste devrait intervenir à court terme. Les immatriculations de véhicules utilitaires légers neufs ont retrouvé leur rythme de croisière et ne progressent plus, tandis que celles des véhicules industriels n’ont pas encore achevé leur rattrapage.
Le trafic aérien de passagers par l’aéroport de Lille-Lesquin s’est fortement redressé en avril avec une augmentation de +21,6% (soit +22,9% hors transit, déroutements et "divers"). La fréquentation des vols "vacances" (charters) a rebondi de +32,3%, atteignant un niveau jamais atteint antérieurement à cette époque de l’année. Celle des vols avec l’Union Européenne (incluant les vols intérieurs) a enregistré une hausse de +17,3%, tandis que la fréquentation des vols réguliers internationaux (hors "espace Schengen") augmentait de +31,6%.
Emploi
En mars, le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois dans la région a baissé de -1% par rapport à février pour la catégorie A (sans emploi avec actes positifs de recherche d’emploi), en hausse de +0,7% à un an d’intervalle. Les variations correspondantes ont été, en France métropolitaine, respectivement, de -0,8% et de +0,7%. Pour l’ensemble des catégories A, B et C, l’évolution mensuelle régionale s’est établie à -0,1%, contre +0,1% en France, et de +3,7%, contre +3,8%, par rapport à mars 2010.
Sur un an, le chômage régional des hommes a augmenté de +1,9% (+2,0% dans le pays) et celui des femmes de +5,8% (contre +5,7%). Pour les jeunes de moins de 25 ans, la variation est ressortie à -4,9% (contre -3,4% en France métropolitaine). Elle a été de +11,9% (contre +12,7%) en ce qui concerne les demandeurs d’emploi inscrits depuis un an et plus.
En avril 2011, le nombre d’heures d’activité partielle autorisées dans les établissements a reculé de -61,9% dans la région, contre -77,8% en Métropole (données provisoires). En mars, le recul des entrées à la suite de licenciements économiques (y compris les fins de conventions de conversion, de PAP anticipés et de CRP) a atteint -19,8% sur un an après -12,4% en février (contre -9,8% après -9,5% en France).
Le flux total des entrées à Pôle Emploi a baissé de -4,3% contre -3,0% en France métropolitaine. Celui des demandes d’emploi sorties des listes n’a reculé que de -0,1% contre -0,4% dans le pays.
Source : Industries & Services – Iéseg
L’augmentation du nombre d’offres d’emploi nouvelles collectées dans la région par Pôle Emploi s’est modérée : +1,3%, contre +3,5% pour la référence nationale (en données brutes). Par catégorie d’offres, les évolutions sont restées toujours très fortement dispersées : -13,8% contre +0,2% pour les offres durables (plus de 6 mois), +13,4% contre +7,4% pour les offres temporaires (de 1 à 6 mois) et -18,6% contre +1,1% pour les emplois occasionnels (en données corrigées des variations saisonnières).